des réverbères qui fonctionnent à la crotte de chien

 

Anicet Mbida nous offre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d’innovation.

Une technologie surprenante ce vendredi, il existe désormais des réverbères qui fonctionnent à la crotte de chien.

Cela fait des années que l’on se demande comment se débarrasser de toutes ces crottes entre lesquelles on est obligé de slalomer sur les trottoirs. En France, on avait inventé les « motocrottes », les Anglais, eux, viennent d’inventer les « lampacrottes ».

Cela se passe dans le comté de Worcestershire, dans l’ouest de l’Angleterre. Depuis quelques jours, si vous vous promenez dans le parc de Malvern Hills, vous trouverez des petits sacs, comme il en existe partout pour ramasser la crotte de Médor. Mais au lieu de les jeter à la poubelle, on les met dans une machine placée sous le réverbère. À l’intérieur, un système va transformer les sacs de crotte, d’un côté en engrais (qui sera revendu), de l’autre en gaz (du méthane) pour illuminer le réverbère. Les passants sont ravis par la jolie lumière au gaz qui rappelle l’époque victorienne.

Ce n’est pas un peu gadget ? Il doit falloir des tonnes de crottes pour garder les réverbères allumés toute la nuit.

Non, même pas. Le système est plutôt efficace puisqu’il suffit de quelques petites crottes pour éclairer un réverbère pendant deux heures. 

Quel est le principal intérêt de ce système ? Faire des économies d’électricité et se débarrasser des crottes.

Mais pas seulement. Le principal intérêt est d’améliorer le tri sélectif et le recyclage. Car quand un sac de crotte part à la poubelle, il est jeté au milieu des papiers, des canettes et du plastique. Il n’y a pas de tri sélectif dans les poubelles de rue. Sans compter que le sac peut se déchirer, tout peut se mélanger. Mais cela complique énormément le tri des ordures.

Avec ces lampadaires au moins, on est sûr que toutes les crottes atterriront au bon endroit et qu’elles n’iront pas polluer d’autres déchets encore recyclables. Ce n’est pas par hasard que l’on demande de séparer les déchets organiques des plastiques et du carton.

Ils ont prévu quelque chose pour l’odeur au moins ?

Oui, il y a une espèce de sas qu’il faut actionner. Quand on ouvre la trappe, l’intérieur est totalement isolé, comme les poubelles de couches pour bébé. En fait, tout est très technique dans ce réverbère. Il y a un système qui stocke le gaz pour ne le libérer que la nuit. Et s’il y en a trop, on peut en envoyer aux réverbères voisins. L’appareil a été conçu par Brian Harper, un ingénieur britannique. Savez-vous sur quoi il travaille maintenant ? Sur une pissotière qui génère de l’électricité ! Il se trouve que plusieurs chercheurs ont déjà réussi à créer des « piles à urine ». On appelle cela des piles microbiennes. Elles fonctionnent un peu comme les piles à combustible des voitures à hydrogène. Sauf que le combustible dans ce cas, c’est de l’urine.

Jusqu’ici, on n’avait pas vraiment trouvé de débouché à ce type de piles. Aujourd’hui, on ne l’utilise que pour éclairer les toilettes dans certains camps de réfugiés, mais quasiment nulle part ailleurs. L’idée serait donc de les intégrer à des réverbères. Les chiens pourront venir à côté, lever la patte. Leur urine serait collectée et convertie en électricité pour donner de la lumière.

Il a beaucoup d’énergie dans les excréments. Problème, ce n’est pas très ragoutant. Donc on n’a pas envie d’en entendre parler. Mais si on est un peu créatif, on arrive à trouver des solutions tout à fait acceptables pour exploiter cette source d’énergie potentiellement illimitée. Du pipi et du caca, il y en aura toujours.

 

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