En ce début de novembre, les centres de revalidation pour animaux sauvages prennent en charge de nombreux hérissons mal en point. « C’est la saison où on en reçoit le plus. Là, normalement, ils commencent à faire leur petit nid pour l’hiver. Ceux qui ont trouvé assez de nourriture commencent à hiberner mais les autres, plus faibles, sont encore en train d’essayer de constituer les réserves de graisse nécessaires à leur survie »,explique Corentin Rousseau, directeur de la Ligue royale pour la protection des oiseaux et du centre de revalidation anderlechtois.
« Il y a un mois, nous recevions un jeune hérisson présentant des blessures graves et une infection importante. D’un poids de 250 grammes, ce qui est bien trop peu pour notre hiver qui se présente, notre inquiétude venait surtout de l’importance des plaies qu’il présentait mais aussi des abcès purulents présents sur tout son dos. Il a fallu beaucoup de patience et un nettoyage quasi quotidien de ses blessures pour finir par observer une amélioration de son état… Il est maintenant complètement remis mais son poids est encore malheureusement insuffisant pour assurer sa survie lors de l’hibernation. Il passera donc, comme beaucoup d’autres de ses congénères, l’hiver au chaud dans nos locaux », indique le centre de revalidation sur son site Internet.
En effet, pour avoir une chance de passer l’hiver, un hérisson doit peser au minimum 600 grammes. Les centres de revalidation pour faune sauvage souhaitent donc encourager la population à leur amener les animaux plus légers afin de les soigner jusqu’au printemps.
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« Si vous voyez un hérisson pendant la journée, qui n’a pas été dérangé et qui pèse moins de 500 grammes, c’est qu’il est en danger. Il vaut mieux l’amener dans un centre de revalidation où il sera soigné jusqu’à ce qu’il atteigne un poids lui permettant de survivre à l’hiver ou jusqu’au début du printemps« , indique Corentin Rousseau.
Une autre manière d’aider ces petites bestioles à passer l’hiver est de leur fournir de la nourriture et de quoi construire leur nid. « On peut par exemple mettre un peu d’aliments pour chiens ou chats et créer un abri avec un tas de feuilles. De manière générale, il vaut mieux laisser des tas de feuilles mortes et de branches qu’avoir un jardin tout net et tout propre. Il vaut mieux également éviter les pesticides et les plantes indigènes. La cause principale de déclin des hérissons est en effet la destruction de son habitat », ajoute-t-il. Bon à savoir aussi : les hérissons ne supportent pas le lait. Il peut même leur être fatal.
En Wallonie, les hérissons sont placés dans la catégorie des espèces à surveiller. Ces petits mammifères attachants font en effet face à de nombreux périls tels que la destruction de leur habitat et la circulation des voitures. « Une route en plus, c’est des hérissons en moins », déplore le directeur de l’association. Les grillages des jardins, les tondeuses à gazon et les chiens font également partie des dangers mortels auxquels ils sont confrontés.