L’orvet, à ne pas confondre avec un serpent

 

L’orvet (Anguis fragilis) fait partie des reptiles mais ce n’est pas un serpent avec lequel on craint toujours de le confondre. En réalité, il s’agit d’un lézard sans pattes : comme lui, sa queue peut se casser pour servir de leurre à un prédateur qui l’attaquerait ! C’est d’ailleurs ce qui justifie son nom « fragilis », ou plus familièrement « serpent de verre ».

Reconnaitre un orvet

L’orvet mesure une cinquantaine de centimètres au maximum, sachant que le mâle est un peut moins long que la femelle. Il a des écailles lisses qui lui font une peau brillante. Sa couleur varie en fonction de son sexe et de son âge du brun clair à la couleur brique avec parfois une ligne vertébrale noire ou des taches bleues ou noires. Son museau est légèrement conique et arrondi. Sa queue est aussi un peu arrondie mais forme une sorte de moignon lorsqu’elle repousse après avoir été cassée (une seule autotomie ne peut se produire).

orvet (Anguis fragilis)

L’orvet est un animal dit « à sang froid » c’est-à-dire qu’il ne peut pas gérer la température de son corps lui-même (sueur en cas de canicule, tremblements s’il fait trop froid), il est dépendant, pour cela, de l’environnement, comme les lézards.

Les orvets se reproduisent au printemps, entre avril et juin. Cela peut donner lieu à des agressions entre les mâles pour s’accoupler avec une femelle. Lors de l’accouplement, le mâle agrippe la tête de la femelle entre ses mâchoires. Durant l’été, la femelle pondra jusqu’à 20 œufs dont les petits vont s’extraire en brisant la membrane. Il leur faudra ensuite plusieurs années avant d’être adultes (3 à 5 ans) et chaque orvet pourra vivre une vingtaine d’années s’il ne croise pas l’un de se prédateurs !

L’orvet vit dans la végétation qui lui permet d’être à l’abri des regards : friches, haies, landes, lisières de bois, bords de plans d’eau, roches diverses, vieilles souches, ainsi que les paillis et tas de compost. Cet environnement lui offre également toute la nourriture dont il a besoin.

Comment distinguer un orvet d’un serpent

Pour savoir si vous avez affaire à un orvet inoffensif ou à un serpent susceptible de mordre, observez les yeux : le premier cligne des yeux avec ses paupières mobiles tandis que le serpent a une paupière fixe translucide.

La nourriture de l’orvet

L’orvet est un prédateur efficace qui se nourrit de limaces, de cloportes, d’insectes, d’araignées, de vers et d’escargots.

Dans le compost, il peut faire une orgie de vers, ce qui n’est pas bien grave compte tenu de la vitesse à laquelle ils se reproduisent !

C’est donc un auxiliaire précieux au jardin et un allié des jardiniers.

Protéger les orvets

Pour favoriser la présence des orvets, installer un tas de compost dans son jardin sera important car ils y trouveront de quoi se nourrir mais seront, en plus, au chaud ce qui est important pour un animal à sang froid comme l’orvet.

orvet (Anguis fragilis)

Par ailleurs, le paillage est idéal surtout si vous le déposez en été et que vous le laissez jusqu’au printemps suivant : vous permettrez à des familles d’orvet de s’y installer. Elles y trouveront la chaleur mais également un véritable garde-manger avec tout ce qui y grouille.

Les engrais verts enrichissent la terre, l’empêchent d’être à nu, étouffent les mauvaises herbes et accueille également la faune utile comme les orvets sous le couvert végétal qu’ils constituent.

Par contre, soyez très vigilants si vous devez utiliser des machines tels que motoculteur, débroussailleuse ou tondeuse car elles massacrent les animaux comme les orvets qui vivent à la surface du sol et qui n’ont pas le temps de s’échapper.

En France, l’orvet est protégé par l’arrêté du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.

Malheureusement, les populations d’orvet sont quand même en diminution du fait, d’une part, de l’agriculture intensive, grande consommatrice de pesticides et fongicides qui les empoisonnent et, d’autre part, de la confusion fréquente, par ignorance, avec le serpent qu’on tue. L’augmentation de la circulation routière et l’urbanisation croissante au détriment des zones agricoles ne sont pas sans conséquences non plus sur la diminution des orvets.

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