Sur ces images amateures, on voit le cerf épuisé, aux abois, acculé par une meute de chiens dans un jardin. Sans l’intervention des habitants, il aurait été abattu. Ils ont du batailler deux heures pour convaincre les chasseurs de l’épargner. Tout le village de Bonneuil-en-Valois (Oise) a pris la défense de l’animal, et ça n’était pas la première fois. C’est une chasse à courre qui s’est terminée dans son village, et le maire Gilles Laveur est le premier à s’opposer à cette pratique. Pour lui, c’est une pratique d' »une autre époque« .
Dans l’Oise, en octobre dernier, d’autres images avaient déjà beaucoup choqué : un cerf poursuivi jusque dans des jardins et finalement tué sous les yeux des riverains. A l’époque, le chasseur s’était défendu : achever un animal blessé sur une propriété privée est selon lui un droit. « Servir, puisque c’est l’expression de vénerie, un animal qui est aux abois, n’est pas un acte de chasse« , explique Alain Drach, maître d’équipage.
Faut-il interdire la chasse à courre en France ? Pour Nicolas Hulot, ministre de l’Écologie, le pays n’est pas encore prêt à abandonner cette tradition.Hier, grâce à la mobilisation des habitants, ce cerf a pu retrouver la liberté.