le déclin des oiseaux s’accélère dans les campagnes françaises

Le printemps s’annonce silencieux en milieu rural où les populations d’oiseaux ont diminué, en moyenne, d’un tiers en 15 ans, selon la publication mardi de deux études  qui aboutissent au même constat. 

Si le coup d’envoi du printemps passe inaperçu, ce n’est pas seulement en raison des conditions météorologiques plutôt fraîches. Le changement de saison s’annonce silencieux dans les campagnes françaises où la population des oiseaux s’effondre, selon deux nouvelles études publiées mardi 20 mars.

Les chercheurs du Muséum national d’histoire naturelle et du CNRS arrivent au même constat : le déclin des oiseaux s’accélère depuis une vingtaine d’années, notamment à cause de l’agriculture intensive. En moyenne, les populations ont diminué d’un tiers en 15 ans. « On parle de populations d’alouettes, de perdrix, de linottes, des bruants, des pipits », énumère Romain Julliard, professeur au Muséum, ajoutant que les derniers relevés sont particulièrement inquiétants.

Tous ces oiseaux de plaine perdent entre 15% et 30% voire jusqu’à 50 % de leurs effectifs sur 20 ans.Romain Julliard, professeur au Muséum d’histoire naturelleà franceinfo

La tendance s’est même intensifiée en 2016 et 2017, selon cette étude du Muséum national d’histoire naturelle. Elle a été menée à l’échelle nationale en milieu rural grâce à des ornithologues amateurs et professionnels qui identifient et comptent les oiseaux sur tout le territoire, dans le cadre du programme de Suivi temporel des oiseaux communs (Stoc). Une autre étude du CNRS à l’échelle locale parvient à la même conclusion.

Dans des champs de céréales des Deux-Sèvres, l’alouette a perdu plus d’un individu sur trois en 25 ans. Les perdrix sont presque décimées. À l’origine de ce déclin, l’agriculture intensive, explique Romain Julliard avec « l’abandon des jachères, il y a une dizaine d’années, et la généralisation des néonicotinoïdes, cet insecticides qui privent les oiseaux de leur ressources en insectes ». Cela ne conduit pas à « une mortalité directe » mais « les paysages s’appauvrissent et ne permettent plus à des populations sauvages de persister », poursuit le chercheur.

Dans un communiqué publié sur son site, le Muséum d’histoire naturelle alerte sur un déclin qui atteint « un niveau proche de la catastrophe écologique ». Toutefois, « cette situation n’est pas encore irréversible » d’après les chercheurs qui appellent tous les acteurs du monde agricole à « accélérer les changements de pratique pour infléchir la tendance ».

Nicolas Hulot a réagi sur son compte Twitter.réduire les pollutions notamment plastique La biodiversité qui se réduit c’est l’humanité qui rétrécit », a indiqué le ministre de la Transition écologique. « Mobilisons nous pour inverser la tendance », a-t-il insisté en indiquant les leviers d’action, comme la réduction des pesticides, « la lutte contre l’artificialisation des sols et la réduction des pollutions notamment plastiques ».

Source link

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.