Un chien comme collègue de travail

 

Philippe a un collègue qui a… du chien. Ice, yeux marron et plutôt beau poil. À qui on accorde, on demande même, de rester peinard ! Le husky passe ses journées en entreprise depuis qu’il est bébé. Aujourd’hui, à deux ans et demi, il va au boulot cinq jours par semaine. Alexis, son maître, n’aurait pas pris le job sans embauche de son compagnon à quatre pattes. Car celui-ci se meurt sans compagnie, toute la journée seul à la maison.

La prise de poste du chiot s’est faite avec « adaptation », comme pour les enfants à la crèche. Pour intégrer l’équipe de collaborateurs – car à sa façon c’en est un, en « faisant baisser le stress » et « détendant l’ambiance » –, il lui a fallu montrer patte blanche : vaccins, vermifuge, bonne santé. Comme un salarié doit adopter un comportement adéquat, lui aussi doit se plier aux règles. Bien entendu ne pas mordre, même pour jouer, ne pas aboyer, mais aussi ne pas grogner… Car à la différence d’un humain, les autres peuvent vous virer !

Démarche gagnant-gagnant

Tout maître doit s’assurer de l’accord de sa hiérarchie et de ses voisins de bureau. D’autant que ceux-ci peuvent être amenés à « pet-sitter » pour le temps de pause déjeuner à la cafétéria ou de passage en usine, à l’infirmerie ou aux sanitaires.

À Ernolsheim-Bruche, en Alsace, une dizaine de toutous viennent occasionnellement, deux régulièrement. Si la firme met en avant le « bien-être au travail des associés », ainsi que « l’image d’entreprise », les propriétaires, eux, soulignent l’intérêt de leur ami. « Elle qui est craintive, ça la sociabilise », témoigne Laurent, technicien de production qui amène Chipie, une yorkshire de 7 ans, qui partage deux à trois fois par semaine l’open space d’Ice.

« C’est une démarche gagnant-gagnant, souligne Rodolphe Boyer, le directeur du site. Le salarié se sent considéré ; en retour l’entreprise dispose de quelqu’un d’engagé, loyal. » « Ça oblige à faire des pauses, on revient plus concentré et productif », estime Laurent. « C’est une super entrée en matière pour la conversation, sourit Alexis, responsable technique. Et le comportement d’un chien, c’est parfois drôle. »

L’action existe chez Mars Petcare depuis une trentaine d’années, quatre ici, près de Molsheim. Elle ne s’étend pas à d’autres animaux, tels que les chats, pour des questions d’entente, d’allergies surtout.

Globalement, les collaborateurs accepteraient plutôt bien ce type de collègue, voire mieux encore… « Ils disent bonjour au chien et m’oublient presque ! », raconte Laurent. Alexis, lui, établit un parallèle avec sa fonction de manager : « Je suis maître, je suis chef, mais on est avant tout partenaires. »

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