C’est une première sur le territoire français. Un chacal doré a été observé par des chasseurs en Haute-Savoie. Les pièges-photos qu’ils ont disposés dans la région du Chablais ont photographié à deux reprises au cours de l’automne cet animal carnivore originaire d’Afrique du Nord, d’Asie et du Moyen-Orient.
Un chacal doré photographié par un piège photographique mis en place par la Fédération départementale des chasseurs de Haute-Savoie. (FEDERATION DEPARTEMENTALE DES CHASSEURS DE HAUTE-SAVOIE)
Ce prédateur « a l’allure d’un petit loup, un nez pointu et un pelage aux couleurs variables en fonction de la saison et de sa région d’origine », écrit la Fédération des chasseurs de Haute-Savoie sur son site internet. « Il présente des teintes bigarrées allant du marron au gris et au noir en passant par le blanc et le roussâtre. À l’observer rapidement, bien que plus grand et plus élancé que son cousin, il peut rappeler à s’y méprendre un renard ! »
Les chasseurs de Haute-Savoie décrivent le chacal doré comme « un prédateur très habile au régime alimentaire éclectique, capable de se nourrir de végétaux mais aussi d’oiseaux et de mammifères ». Pour le président de la Fédération départementale, André Mugnier, « l’arrivée de ce nouveau prédateur pose la question de son impact sur la faune sauvage qui vient se rajouter à celle d’autres redoutables grands prédateurs comme le lynx et le loup« . Il s’interroge également « sur les dégâts que le chacal doré pourrait causer sur les troupeaux domestiques, les moutons et les chèvres particulièrement ».
Interrogé par franceinfo, François Moutou, vétérinaire et président d’honneur de la Société française pour l’étude et la protection des mammifères (SFEPM), se veut rassurant. « Ce n’est pas le loup », tempère-t-il. Il explique que le chacal doré peut volontiers se montrer « détritivore« , se contentant de restes de pique-nique ou de déchets contenus dans des poubelles.
S’il dit ne pas disposer de suffisamment d’éléments pour identifier avec certitude un chacal doré sur la photo diffusée par les chasseurs, François Moutou juge que l’éventuelle présence du mammifère sur le sol français n’est pas une surprise. « On savait qu’il était déjà en Italie et en Suisse. Qu’un individu ou deux passent la frontière, cela faisait partie des choses assez probables. L’espèce est en expansion depuis les Balkans, depuis la fin du XXe siècle », explique-t-il.