Longlong, ce beagle cloné condamné à être cobaye en Chine

 

VIE DE CHIEN – Longlong est unique au monde. Ce beagle âgé de quelques semaines a été cloné en Chine à partir d’un chien génétiquement modifié. Atteint de troubles de la coagulation, il doit servir à faire avancer la médecine sur une maladie qui touche des millions de personnes dans le monde.

Longlong est né il y a quelques semaines à Pékin, en Chine. Ce beagle, au pelage marron, noir et blanc est le portrait craché de sa mère, Apple. Rien d’étonnant à cela, puisqu’il a été cloné. Mais au-delà des ressemblances physiques, le chiot souffre depuis sa naissance de troubles de la coagulation pouvant mener à l’artériosclérose, forme de dégénérescence des artères dont est atteinte sa mère. Et c’est exactement ce que souhaitaient les scientifiques à l’origine de leur existence. Ceux-ci comptent utiliser ces chiens pour faire avancer la recherche sur cette maladie, qui peut causer des accidents vasculaires cérébraux et des maladies cardiaques. Rien qu’aux Etats-Unis, près de 16 millions de personnes en seraient atteintes, selon CNN.

« Les chiens partagent les maladies les plus héréditaires avec les êtres humains, ce qui en fait les meilleurs cobayes à étudier », déclare à CNN Feng Chong, directeur technique de Sinogene, la compagnie de biotechnologie à l’origine du projet. Selon cette dernière, Longlong est le premier chien cloné à partir d’un donneur génétiquement modifié. Depuis, deux autres chiots sont nés après avoir été cloné à partir d’Apple, la mère de Longlong. Ils vivent tous dans une petite pièce du laboratoire, dorment dans des cages et sont rarement autorisés à sortir. Pour le moment, les chiots n’auraient montré aucun symptôme. Malgré tout, des médicaments pour traiter les maladies cardio-vasculaires leur ont déjà été administré, explique l’un des scientifiques de Sinogene. 

Les pratiques de Sinogene très critiquées

Depuis le début de ses essais, Sinogene se heurte à de vives critiques. L’association People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) dénonce notamment les pratiques immorales de la firme. « Cloner est non seulement cher, mais aussi  fondamentalement cruel« , affirme-t-elle dans un communiqué. Pour Peter Li, membre de l’association de défense des animaux Humane Society International « , « cloner induit de nombreux problèmes ». « Un grand nombre d’animaux sont utilisés comme donneurs ou mère porteuses. Mais le taux de réussite est très faible. Il y a donc de nombreuses vies animales perdues », explique-t-il au média australien SBS News.

La Chine est l’un des pays le plus en pointe sur les animaux génétiquement modifiés. Les scientifiques ont par exemple introduit le gène de l’autisme dans des singes ou encore créé des chiens superpuissants. Le pays compte également parmi les plus gros utilisateurs de cobayes au monde. Environ 20 millions d’animaux, principalement des souris, y subissent chaque année des essais. Mais pour le moment, ces pratiques seraient très peu encadrées par la loi. Selon les médias locaux, le gouvernement serait en train de rédiger une règlementation plus contraignante, rapporte CNN. Mais la date de mise en application est toujours floue.

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